Catastrophe en vue: le «glacier de l’apocalypse» fond bien plus vite que prévu

L’un des glaciers les plus célèbres de l’Antarctique occidental, surnommé «glacier de l’apocalypse» en raison de sa capacité à provoquer une énorme élévation du niveau de la mer, fond encore plus vite qu’on ne le pensait jusqu’ici.

Thwaites, comme il est officiellement appelé, est aussi grand que la Grande-Bretagne, ce qui en fait le glacier le plus large du monde. Actuellement, sa fonte à elle seule est responsable d’environ 4% de l’élévation du niveau de la mer à l’échelle mondiale. Au cours des trente dernières années, la vitesse à laquelle il perd de la glace avait déjà doublé. Mais selon une étude récente menée par l’Université de Californie, le pire reste à venir.

Les inquiétudes des scientifiques sont liées à la structure du glacier, un fleuve gelé s’écoulant de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental vers les eaux de la mer d’Amundsen, où il se déploie sous la forme d’une plateforme flottante de glace. C’est surtout cette dernière partie du glacier qui est susceptible de fondre, car de l’eau océanique réchauffée par le changement climatique risque de s’infiltrer sous le glacier, de l’éroder et de compromettre sa stabilité.

Le niveau de la mer pourrait monter de plusieurs mètres

Selon l’étude, «les intrusions d’eau de mer provoqueront une fonte vigoureuse de la glace sur des kilomètres, ce qui rendra le glacier plus vulnérable au réchauffement de l’océan et augmentera les projections de perte de masse de glace». Les conséquences de ces pertes risquent d’être gigantesques: si le glacier s’effondre complètement, sa glace fera monter le niveau des mers de 65 centimètres.

Pire encore, la fonte de Thwaites pourrait déstabiliser d’autres glaciers voisins et les faire s’effondrer aussi; il est question d’une masse de glace suffisante pour provoquer une montée du niveau de la mer de plus de 3 mètres à l’échelle mondiale. La disparition de ces importants glaciers serait irréversible à l’échelle humaine, ce qui en fait un «point de basculement». Les climatologues estiment que ce point se situe entre 1,5 et 2 degrés de réchauffement climatique –un niveau que nous avons pratiquement atteint.

Près de la moitié de la population mondiale vit à moins de 200 kilomètres d’un littoral. Des simulateurs en ligne permettent d’évaluer facilement l’ampleur des conséquences d’une élévation du niveau de la mer de plus de 3 mètres: dans un tel scénario, de nombreuses grandes villes du monde, dont Amsterdam, New York, Shanghai et Le Caire, seraient partiellement ou totalement inondées.

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