Antarctique: le tourisme de luxe accélère la fonte des glaces et la destruction des écosystèmes
Croisières, émissions massives de CO₂, faune perturbée: la région vit un véritable désastre écologique.
Temps de lecture: 2 minutes – Repéré sur Futurism
Où les touristes passent, les écosystèmes trépassent. Et il n’est pas de recoin sur le globe qui échappe à la destruction de ses terres et de ses fonds marins, le tout accéléré par le tourisme de masse. L’Antarctique ne fait pas exception, et c’est un constat inquiétant que dresse un article de Futurism. En dix ans, le nombre de visiteurs s’aventurant sur le Continent Blanc a augmenté de près de 215%.
La plupart s’y rendent en croisière, en partant d’Ushuaïa, en Argentine, pour admirer les panoramas polaires, les récifs antarctiques et la faune exotique du pôle Sud. Ces merveilles ont bien sûr un prix, et une place sur le bateau peut se monnayer jusqu’à 18.000 dollars (15.800 euros environ).
Des sommes élevées qui ne sont rien face au prix que paye la planète pour une telle activité. D’après le New York Times, chaque touriste émet près de cinq tonnes de CO2 par voyage. C’est plus que la moyenne annuelle française par personne, qui se situe aux alentours de 4,74 tonnes… Évidemment, il est toujours possible de relativiser en se disant que c’est trois fois moins que les États-Unis, qui consomment en moyenne 17,61 tonnes par habitant, mais tout de même.
Les conséquences de ce tourisme sont d’ailleurs déjà visibles. À Ushuaïa, l’afflux de touristes a entraîné une augmentation considérable de la pollution et du coût de la vie, ce qui met en tension l’économie locale –le pays conserve à ce jour un taux de pauvreté de 57%, et la capitale australe est bordée de bidonvilles.
Les répercussions se font aussi sentir en Antarctique, où le va-et-vient des bateaux de croisière amène dans son sillage des gaz d’échappement nocifs, des espèces invasives affectant la faune et la flore locale et des déchets, tout en accélérant la fonte des glaces: d’après une étude, chaque visiteur entre 2016 et 2020 a fait fondre environ 83 tonnes de neige, principalement en raison des émissions des navires de croisière.
Quant à l’Association internationale des opérateurs touristiques en Antarctique (IAATO), un groupe industriel privé répertoriant pas moins de cinquante-et-un voyagistes, elle incite peu à réguler le nombre de visiteurs, alors que certains bateaux peuvent transporter jusqu’à 500 passagers. La manne financière promise par ces visiteurs pèse visiblement bien plus lourd dans la balance que les écosystèmes locaux.

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