Ces plantes de l’Antarctique seraient suffisamment robustes pour pousser sur la LuneCes plantes de l’Antarctique seraient suffisamment robustes pour pousser sur la Lune
Des plantes issues de deux espèces prélevées sur un glacier de l’Antarctique sont parvenues à pousser en laboratoire sur un substrat dont la composition était similaire à celle du sol lunaire. Il s’agit de végétaux “extrêmophiles”, c’est-à -dire adaptés à la vie dans des conditions extrêmes (La Reppublica).
“Les déserts froids de l’Antarctique sont probablement ce qui se rapproche le plus d’une planète extraterrestre“, explique Cesar Amaral, astrobiologiste à l’université d’État de Rio de Janeiro, cité par le média italien La Reppublica. D’une planète, ou alors d’un satellite naturel comme la Lune, qui partage, en effet, avec le continent blanc bien d’autres caractéristiques que sa couleur pâle…
Ainsi, deux espèces peuplant un glacier de la péninsule antarctique – la mousse Sanionia uncinata et la fleur Colobanthus quitensis – sont parvenues à pousser en laboratoire sur un substrat dont la composition était similaire au régolithe lunaire, c’est-à -dire à la couche rocheuse superficielle de cet astre, d’après une récente étude publiée dans les annales de l’académie brésilienne des sciences.
Leur particularité ? Il s’agit d’espèces “extrêmophiles“, c’est-à -dire adaptées à la vie dans des conditions extrêmes : sécheresse, gel, vents violents et rayonnement solaire intense.
Des “habitats miniatures” loin de la Terre
Pour chaque espèce, les chercheurs de la base scientifique Comandante Ferraz – située sur l’île du Roi-George à la pointe nord de la péninsule antarctique et gérée par le Brésil – ont prélevé une soixantaine d’échantillons en bordure d’un glacier à proximité. Certains ont ensuite été cultivés en laboratoire (sur du régolithe lunaire ou martien), et d’autres dans leur environnement naturel.
Au bout de deux semaines, les végétaux ont poussé de manière similaire sur le régolithe lunaire et dans leur habitat d’origine. Aucun signe de vie, en revanche, sur le régolithe martien. Ces deux plantes de l’Antarctique pourraient être les “deux premières espèces candidates à coloniser le sol extraterrestre”, estime néanmoins Cesar Amaral.
Leur présence enrichit en effet le sol en azote, ce qui pourrait ensuite favoriser la culture de variétés agricoles utiles à la consommation humaine, note l’astrobiologiste. Tels des “habitats miniatures”, elles fournissent ainsi des services écologiques importants en hébergeant des bactéries, des champignons ou des insectes bénéfiques.
Un examen (presque) sans gravité
Il reste cependant à leur faire passer le test de la gravité réduite – une condition éprouvée avec succès par la mousse Grimma pulvionata ainsi que par le pâturin des prés, notamment.
En 2015, l’astronaute américain Scott Kelly cultivait un “jardin galactique” de zinnias (fleurs originaires du continent américain) à bord de la station spatiale internationale tandis qu’en 2020, un micro-jardin de trente centimètres capable d’héberger des plants de légumes était lancé en orbite à bord d’un satellite, rappelle La Reppublica.
Les plantations lunaires et l’étude du régolithe comptent parmi les domaines que compte explorer l’Agence spatiale américaine (Nasa) pour sa future mission sur la Lune, Artemis III.
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