Des vagues de chaleur extrême touchent maintenant l’Antarctique

La planète a connu en 2022 une année de bouleversements météorologiques extrêmes dus au changement climatique, qu’il s’agisse de tempêtes intenses, de températures en hausse ou de l’élévation du niveau des mers. L’Antarctique n’a pas fait exception, selon de récentes recherches scientifiques.

D’après le 33e rapport annuel sur l’état du climat, une évaluation internationale du climat mondial publiée dans la revue American Meteorological Society, des chercheurs de l’Université Boulder, au Colorado, indiquent que le continent le plus froid et le plus sec de la planète a connu une vague de chaleur sans précédent et des précipitations extrêmes l’année dernière.

« J’espère que la population commencera à voir la fragilité et la complexité de ces régions polaires », a déclaré Rajashree Tri Datta, chercheur associé au Département des sciences atmosphériques et océaniques.

Celle qui a contribué aux sections du rapport relatives à l’Antarctique et à l’océan Austral rappelle que si l’Antarctique peut sembler isolé du reste du monde, les changements subis par le continent glacé pourraient avoir un impact significatif sur le reste de la planète.

« La majeure partie de l’eau douce de la planète se trouve sur la calotte glaciaire de l’Antarctique, a-t-elle déclaré. Ce qui s’y passe finit par affecter les côtes du monde entier, et ce qui affecte les côtes du monde entier a un impact sur tout, de l’agriculture aux schémas de migration. »

Les scientifiques ont d’ailleurs observé un « déclin rapide » de la glace de mer et un « réchauffement accru » dans cette région, mentionne le rapport, dont un résumé a été rédigées par la journaliste Yvaine Ye de l’Université Boulder dans un article accessible en ligne sur le site de l’institution.

Des zones de l’Antarctique, telles que l’inlandsis de l’Antarctique occidental, ont commencé à perdre rapidement de la glace, contribuant ainsi à l’élévation du niveau de la mer. À ce titre, Mme Datta souligne que pendant six jours en mars dernier, une vaste région de l’Antarctique oriental a connu des températures supérieures de 10 C à la moyenne historique du mois de mars entre 1991 et 2020.

« La température enregistrée par une station météorologique située à l’intérieur de l’Antarctique oriental a atteint un niveau record de -9,6 C le 16 mars 2022, soit plus de 44 C de plus que la température moyenne du mois de mars à cet endroit », précise le rapport.

Des chutes de neige sans précédent

Le document précise que normalement, le mois de mars marque la transition entre l’été et l’hiver en Antarctique, et la température chute rapidement. À la suite de la vague de chaleur, la plate-forme de glace Conger, une langue de glace flottante de la taille de Rome, s’est effondrée dans l’Antarctique de l’Est.

Cette plate-forme de glace était devenue de plus en plus vulnérable au fil des ans, notent les chercheurs. « L’effondrement des plates-formes de glace flottantes peut souvent accélérer la disparition des glaciers en amont, ce qui entraîne une perte de glace et une élévation du niveau de la mer. »

L’Antarctique de l’Est a également connu des chutes de neige sans précédent en mars dernier, triplant les précipitations moyennes du mois dans certains endroits par rapport à la moyenne du mois de mars entre 1991 et 2020.

« Les fortes précipitations de cette année sont très intéressantes, car elles compensent la perte de glace sur les marges de l’Antarctique. Les chutes de neige de cette année ont en fait protégé le monde contre l’élévation du niveau de la mer », conclut Mme Datta.

Avec les informations de Yvaine Ye

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