Ces récentes découvertes sur le glacier Thwaites, dit “de l’Apocalypse”, donnent des sueurs froides

Ces récentes découvertes sur le glacier Thwaites, dit “de l’Apocalypse”, donnent des sueurs froides

Surnommé “le glacier de l’Apocalypse”, le gigantesque glacier Thwaites a déjà reculé de 14 km au cours des trois dernières décennies, et son effondrement pourrait entraîner une élévation de plus d’un demi mètre du niveau de la mer.

La disparition du glacier Thwaites causerait des dégâts importants sur le niveau des mers et dévasterait des communautés entières. Sous l’effet du réchauffement climatique, cet immense bloc de glace, situé à l’ouest de l’Antarctique, se dissout rapidement et de manière inattendue, selon deux études publiées le 15 février 2023 dans la revue scientifique Nature, rapporte CNN.

De la taille de la Grande-Bretagne, “le glacier de l’Apocalypse” a reculé d’un kilomètre par an depuis la fin des années 1990. Avec ses 120 km de large, ses 600 km de long et ses 3 m de profondeur, il est considéré comme l’une des plateformes glaciaires les plus importantes. Selon une enquête menée par des scientifiques britanniques et américains, sa fonte provoquerait une élévation de près d’un demi mètre de la surface des mers.

  • Des milliards de tonnes de glace dans les eaux

Membres de l’International Thwaites Glacier Collaboration, ces chercheurs se sont rendus sur le glacier en 2019 afin d’étudier sa dynamique de fonte et la structure de la glace. Grâce à une foreuse, ils ont pu percer un trou de près de 600 m de profondeur. Les résultats sont nuancés. Sous la plateforme de glace, la fonte s’avère moins importante que prévu.

Or, une des principales inquiétudes se situe autour des formations “en escalier”. Des fissures profondes ont été constatées dans la glace, provoquant des chutes de blocs dans l’océan. À lui seul, Thwaites déverse des milliards de tonnes de glace dans les eaux, contribuant à 4 % de l’élévation annuelle du niveau de la mer.

  • L’importance de l’Antarctique

Au-delà du “glacier de l’apocalypse”, l’Antarctique représente une réserve d’eau douce capitale pour la planète, de l’ordre de 90 %. Interrogé par Ouest-France, le directeur de recherche au CNRS, Gaël Durant, a indiqué que le retrait total des glaciers de l’Antarctique “représenterait une élévation de la mer de 60 m”, soit la plus grande masse, loin devant la calotte du Groenland (7 m) et les glaciers de montagne (40 cm). Selon lui, le recul des glaciers doit permettre d'”apprendre à composer avec cette incertitude” et de se “préparer aux changements”.

  • Par Antoine Grotteria
  • Publié le 25/04/2023
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