Une équipe scientifique internationale menée par une géologue belge découvre une météorite de 7,6 kg sur le continent Antarctique

Une équipe scientifique internationale menée par une géologue belge découvre une météorite de 7,6 kg sur le continent Antarctique

 

Une équipe internationale de scientifiques menée par Vinciane Debaille, géologue à l’ULB, revient d’une mission en Antarctique Au fil des missions, depuis plusieurs années, Vinciane Debaille et son équipe ont récolté une moisson impressionnante de météorites: 500 trouvées depuis le début . Dans ses dernières trouvailles, une météorite d’un poids impressionnant : 7,6 kg alors que le poids moyen des météorites varie entre 50 et 100 grs.

S’il tombe des météorites partout sur terre, pas simple de les distinguer des autres roches terrestres. Par contre, les repérer sur la glace blanche de l’Antarctique devient un jeu d’enfant. Voilà pourquoi depuis plusieurs années, des équipes partent à la chasse aux météorites sur le 6e continent. Vinciane Debaille n’en est pas à sa première expédition.

Des zones d’entonnoir de météorites à débusquer sur le grand continent blanc

Auparavant, elle et son équipe, exploraient un champ de glace très productif à une centaine de kilomètres de la station Princesse Elisabeth mais ils y sont allés plusieurs fois et ont épuisé son filon. L’équipe était donc, pour cette mission, à la recherche de nouvelles zones d’accumulation de météorites. Vinciane Debaille nous explique : ” En Antarctique, nous avons des concentrations de météorites provoquées par le mouvement des glaciers. Les météorites tombent dans la glace et les glaciers glissent progressivement, au cours du temps, vers la mer. Mais ceux-ci rencontrent parfois un obstacle comme un relief rocheux. Résultat, la glace va remonter et sera érodée par le vent. Cette érosion va libérer toutes les météorites qui voyageaient dans la glace. Et nous pouvons observer des régions entonnoirs où se concentrent les météorites. ”

Plusieurs zones d’intérêts avaient été repérées à partir d’images satellites et de coordonnées GPS, tout un travail réalisé, en amont, par Véronica Tolenaar, étudiante en thèse en glaciologie à l’ULB.

Il n’empêche les conditions météo et la réalité du terrain ont rendu le travail beaucoup plus difficile qu’il n’y paraissait au départ. L’équipe évoluait sous les bourrasques de vent et des températures de -10° parfois. Partie de la station Princesse Elisabeth, elle a bénéficié du soutien logistique d’Alain Hubert. Manu Poudelet, leur guide, leur a ainsi permis de tracer leur chemin, en motoneige, tout en évitant les zones de crevasses dangereuses.

Une météorite de 7,6 kg trouvée le dernier jour des fouilles

Les scientifiques ont balayé plusieurs zones successives jusqu’à tomber sur une zone de prospection très prometteuse pour les années à venir. Cerise sur le gâteau. Ils ont découvert une très grosse météorite qui suscite l’enthousiasme de Vinciane Debaille : ” C’est un spécimen assez extraordinaire qui pèse 7,6 kg. C’est assez extraordinaire car, d’habitude, les météorites que nous trouvons font entre 50 à 10 grs. Plus elles sont grosses, plus elles sont rares. C’est un très joli cadeau trouvé à la dernière heure de notre dernier jour de fouilles !

En 2012, les Belges avaient déjà découvert une météorite de 18 kg, actuellement exposée au musée des Sciences naturelles. Néanmoins, cette nouvelle météorite figure dans le top 150 des 50.000 météorites jusqu’à présent découvertes en Antarctique.

Mais qu’est-ce qui pousse les scientifiques à partir à la chasse aux météorites ?

Ces météorites sont, en fait, un livre ouvert sur l’origine et le développement de notre système solaire comme nous l’explique vinciane Debaille : ” Il existe deux grandes familles de météorites. Les météorites primitives formées au début de notre système solaire. Elles sont constituées de petits grains de poussières précédant la formation des planètes. L’autre famille de météorites, elle, a connu une activité volcanique. La lave a recouvert ces astéroïdes. Ceux-là nous permettent de comprendre comment se forment les planètes. Nous avons dans un cas sur 1000 aussi une météorite de Mars. Une météorite heurte la surface de Mars et parfois elle éjecte un morceau de roche de Mars qui, par ricochet peut retomber sur terre. “

Les scientifiques jouent au lotto espérant trouver parmi ces météorites l’une d’entre elles qui viendra de Mars. De quoi alimenter la thèse selon laquelle la vie sur terre viendrait de Mars mais c’est une autre question…

Mais revenons à notre météorite de 7,6 kg. Elle, est composée de petits métaux qui la rendent magnétique. Elle est plus lourde qu’une roche terrestre. Les grains de poussière qui la composent étaient ce qui baignait le système solaire au début. Ces grains de poussière se sont agglomérés pour former une roche solide qui sont les météorites aujourd’hui. En résumé, cette météorite est un livre sur l’histoire des débuts de notre système solaire.

Prochaine étape pour elle ? Retour à Bruxelles pour une décongélation en laboratoire à l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique, avant d’être analysée pour sa composition chimique et de devenir disponible pour la communauté scientifique.

Détails

Statut de publication :
Planète & Environnement

Auteur(e):
Par Lucie Dendooven

Date:
Publié le 18/01/2023

Journal/Source:
rtbf.be / www.rtbf.be

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