Des chercheurs ont fait pousser des pastèques en Antarctique

Des scientifiques ont réussi à cultiver des pastèques dans l’un des endroits les plus froids de la planète :  la station Vostok, en Antarctique. Comment les chercheurs ont-ils opéré ? Et pourquoi faire pousser ce type de fruit dans un tel environnement ?

Une station emblématique

Établie le 16 décembre 1957 par l’Union soviétique, la station Vostok est l’une des stations les plus emblématiques et les plus importantes de l’Antarctique. Elle se trouve à une altitude d’environ 3 488 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Entourée d’un environnement caractérisé par des températures extrêmement basses (jusqu’à -80°C en hiver) et des vents forts, la structure joue un rôle important dans les explorations polaires russes et internationales depuis plusieurs décennies. La recherche se concentre essentiellement sur l’analyse de carottes de glace dans le but de mieux appréhender le climat passé et futur de la Terre. Les scientifiques effectuent également des travaux notamment dans les domaines de la météorologie, de la géophysique, de la biologie et de l’astronomie.

Des pastèques en Antarctique

Un tel environnement n’est pas propice au développement des fruits, et encore moins des pastèques. En tant que plantes de la famille des Cucurbitacées, ces dernières sont en effet gourmandes en lumière et en chaleur. Il y a plusieurs semaines, des chercheurs de l’expédition antarctique russe de l’Institut de recherche arctique et antarctique (AARI) et de l’Institut des problèmes biomédicaux de l’Académie russe des sciences ont pourtant réussi l’exploit d’en cultiver dans la station.

Pour ce faire, les chercheurs ont créé un environnement où la température, l’éclairage et l’humidité de l’air étaient beaucoup plus favorables aux fruits juteux. L’équipe a également délibérément sélectionné deux variétés à maturation précoce connues pour leur capacité à s’adapter à la basse pression atmosphérique et au manque d’oxygène à l’intérieur de la serre. Naturellement, les insectes étant absents de l’Antarctique, les chercheurs ont également été chargés de tout polliniser à la main.

Finalement, 103 jours après avoir planté les graines, l’équipe a pu cueillir plusieurs fruits mûrs et sucrés poussant sur six plantes différentes. Les pastèques étaient relativement petites, mesurant environ 13 centimètres de diamètre pour environ un kilo sur la balance.

Non seulement l’expérience a réussi à prouver que, dans de bonnes conditions, les pastèques peuvent être cultivées dans l’un des endroits les plus froids de la planète, mais elle a également fourni une collation de choix aux scientifiques vivant dans les conditions difficiles de la station. « Naturellement, tous les explorateurs polaires étaient heureux de se souvenir du goût de l’été« , a déclaré Andrei Teplyakov, géophysicien en chef de l’AARI. « Même l’observation des semis, de la croissance et de l’apparition des fruits… [a suscité] des émotions positives« .

Notez enfin que ce n’est pas la première fois que ce genre d’aliment pousse en Antarctique. Il y a deux ans, des chercheurs sud-coréens avaient également réussi à cultiver et à récolter une variété de fruits et légumes, dont des pastèques et des tomates, dans la station King Sejong.

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