Il y a 1 800 ans, une éruption en Nouvelle-Zélande projetait du verre en Antarctique

Crédits : Solarseven/iStock

Il y a environ 1 800 ans, le volcan Taupō, en Nouvelle-Zélande, est entré dans une telle colère que son panache de poussière a projeté des éclats de verre, dont certains se sont retrouvés en Antarctique. Aujourd’hui, les scientifiques ont mis au jour certains de ces anciens débris volcaniques.

Des éclats de verre en Antarctique

L’éruption du volcan Taupō en Nouvelle-Zélande, qui a eu lieu il y a environ 1 800 ans, est considérée comme l’une des plus importantes de l’histoire récente de la Terre. Nous savons que des événements aussi explosifs peuvent projeter d’énormes quantités de cendres, de gaz et de particules dans l’atmosphère. Ces matériaux peuvent ensuite être transportés sur de longues distances par les vents.

Récemment, des chercheurs de l’Université Te Herenga Waka Victoria de Wellington, ont identifié non pas des cendres, mais du verre volcanique (de l’obsidienne) en Antarctique issu de cette éruption. La découverte a été faite dans le cadre d’une opération de forage de carottes de glace à 279 m sous le sol.

Rappelons que pour former de l’obsidienne, la lave doit être riche en silice (dioxyde de silicium). Lors d’une éruption volcanique explosive, elle est éjectée à haute pression et à haute température. Cependant, lorsqu’elle entre rapidement en contact avec l’air ou d’autres matériaux plus froids, elle refroidit très rapidement, ce qui empêche les minéraux de se cristalliser. Au lieu de former des cristaux ordonnés, les composants de la lave restent alors dans un état amorphe, ce qui caractérise le verre.

Notez que l’obsidienne est composée de silice, mais elle peut contenir diverses impuretés. Ces impuretés peuvent inclure des oxydes métalliques, ce qui confère à l’obsidienne ses couleurs et son aspect caractéristiques.

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Crédits : Solarseven/iStock

Les analyses précisent la date de l’éruption

Dans le cadre de ces travaux, les chercheurs ont analysé les sept éclats de verre découverts. Leur composition chimique a révélé que six d’entre eux avaient été projetés lors de l’éruption du Taupō à la fin de l’été et au début de l’automne, en 232 de notre ère. Cette précision est importante. La datation au radiocarbone des arbres tués par l’explosion avait en effet souligné une date similaire par le passé. Cependant, certains experts avaient avancé que les preuves pouvaient avoir été contaminées, suggérant que l’éruption s’était peut-être produite jusqu’à deux siècles plus tard. Le septième éclat serait issu d’une éruption beaucoup plus antérieure du même volcan (celle d’Ōruanui) produite il y a environ 25 500 ans.

Fait intéressant : les sept éclats ont été trouvés à des profondeurs similaires. Cela suggère que le verre volcanique de l’éruption d’Ōruanui a été enterré près du volcan, puis déterré et projeté dans l’atmosphère des milliers d’années plus tard lors de l’éruption de Taupō. Les vents auraient finalement dispersé tous ces débris depuis l’île du Nord de la Nouvelle-Zélande vers le sud-ouest de l’océan Pacifique, dont certains ont atterri en Antarctique occidental, environ 5 000 kilomètres plus loin.

  • Par Brice Louvet, expert espace et sciences
  • 12 octobre 2023
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