Antarctique : le trou dans la couche d’ozone est trois fois plus grand que le Brésil

Le trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique s’est drastiquement agrandi. Selon certains scientifiques, ce phénomène serait une conséquence de l’éruption du volcan de l’archipel des Tonga, en 2022.

Située entre vingt et cinquante kilomètres d’altitude, dans la stratosphère, la couche d’ozone joue un rôle fondamental dans la vie sur terre. Grâce à l’importante concentration d’ozone, elle absorbe la plupart des rayons ultraviolets (UV) du soleil dangereux pour les êtres vivants. Comme chaque année, entre les mois d’août et d’octobre, un trou s’est formé dans la couche d’ozone au niveau du pôle Sud, juste au-dessus de l’Antarctique. Et pour cause : l’air froid génère des “nuages stratosphériques polaires” qui appauvrissent la quantité limitée d’ozone tout en colorant le ciel. Selon les chercheurs de l’Agence spatiale européenne (ESA), le trou de la couche d’ozone situé au pôle Sud a atteint sa taille maximale, le 16 septembre dernier.

Trou dans la couche d’ozone : “L’un des plus grands jamais enregistrés”

Comme le révèlent les scientifiques, le trou observé par le satellite Sentinel-5P était d’une superficie de 26 millions de kilomètres carrés, soit une zone équivalente à trois fois la taille du Brésil. “Le trou d’ozone 2023 a démarré très tôt et s’est rapidement agrandi depuis la mi-août”, indique Antje Inness, chercheuse au Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme, dans un communiqué. Il s’agit ainsi de “l’un des plus grands trous d’ozone jamais enregistrés”, poursuit la spécialiste. Selon certains scientifiques, ce trou pourrait être l’une des conséquences de l’éruption du volcan Hunga Tonga-Hunga Ha’apai, en janvier 2022. “La vapeur d’eau aurait pu conduire à la formation accrue de nuages stratosphériques polaires, où les chlorofluorocarbones (CFC) peuvent réagir et accélérer l’appauvrissement de la couche d’ozone”, explique Antje Inness.

Un retour à la normale prévu d’ici plusieurs décennies

Même si les données présentées par l’ESA sont impressionnantes, elles ne remettent pas en cause la restauration de notre atmosphère. Pour rappel, 195 États avaient signé le protocole de Montréal en 1987, un accord concernant l’interdiction des chlorofluorocarbures (CFC). Depuis, la barrière protectrice anti-UV serait en “voie de guérison”. “Sur la base du protocole de Montréal et de la diminution des substances anthropiques appauvrissant la couche d’ozone, les scientifiques prévoient actuellement que la couche d’ozone mondiale retrouvera son état normal d’ici 2050 environ”, conclut Claus Zehner, responsable de la mission Copernicus Sentinel-5P à l’ESA.

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