Un iceberg géant s’est brisé: sous la glace, les scientifiques ont fait une extraordinaire découverte
Une expédition de scientifiques a profité du détachement d’un iceberg en Antarctique pour observer les espèces marines tapies sous le continent de glace : les photos qu’ils ramènent dévoilent un véritable écosystème en place depuis des décennies.
Antarctique, tel qu’on se l’imagine habituellement, est loin d’être un continent favorable à la vie. Mais à l’occasion de la rupture du gigantesque iceberg A-84, mesurant 29 kilomètres de long sur 16 kilomètres de large, la communauté scientifique a l’occasion d’étudier au plus près un époustouflant écosystème sous-marin, jusqu’ici caché sous les glaces.
Des espèces enfouies sous l’Antarctique
L’origine de cette découverte remonte au 13 janvier 2025, date à laquelle l’A-84 s’est détachée de la plateforme de glace de George VI. L’iceberg naissant se trouve alors à une douzaine de jours du Falkor, navire de recherche du Schmidt Ocean Institute. L’équipage de scientifiques met immédiatement le cap sur l’A-84, espérant pouvoir observer de près le nouvel iceberg ; ce qu’il découvre dépasse cependant toutes ses attentes.
Une fois arrivée sur place, l’équipage déploie le ROV SuBastian, un véhicule sous-marin piloté à distance, pour observer les fonds marins pendant huit jours. Plongeant jusqu’à 1 300 mètres sous le niveau de la mer, le SuBastian a permis d’observer un ensemble d’espèces installées dans des eaux jusqu’à présent recouvertes par l’iceberg : des pieuvres, araignées de mer géantes, poissons ou encore des éponges et des coraux.
Des espèces installées depuis plusieurs décennies
“Nous ne nous attendions pas à trouver un écosystème aussi beau et aussi florissant”, a souligné Patricia Esquete, biologiste marine codirigeant l’expédition, dans un communiqué :
D’après la taille des animaux, les communautés que nous avons observées sont là depuis des décennies, voire des centaines d’années.
Parmi les indices permettant aux scientifiques de déterminer l’âge de cet écosystème, on peut citer la présence sur place de plusieurs larges éponges, alors que cette espèce grandit à une vitesse très réduite, “parfois moins de deux centimètres par an” selon les chercheurs, pointant vers une communauté animale implantée dans la durée sous l’iceberg.
La conformation de la présence de vie sous les glaces de l’Antarctique remonte à une expédition en 2021 au niveau de la plateforme de glace de Filchner-Ronne. L’expédition du Falkor marque cependant une étape historique dans l’exploration des fonds marins de la région, dévoilant avec une précision inédite la richesse de la biodiversité présente sous le Continent Blanc.

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